Galerie Marcelle Alix

Informations

Adresse 4, rue Jouye-Rouve, 75020 paris

Présentation

A propos de Marcelle Alix
Isabelle Alfonsi : Pour commencer nos échanges, je voulais évoquer avec toi cette question du fragment par rapport à la ligne. Puisque justement, nous sommes dans un moment particulier, celui où l’on nous demande souvent quelle sera la « ligne » de notre galerie, il m’est naturellement venu à l’esprit de réfuter cette idée de ligne, de rectitude, de droiture. Au contraire, il me semble qu’une galerie, c’est plutôt un « esprit » sous forme fragmentaire et/ou rhizomatique. Bref, du mou, pas du dur, des ensembles, pas des hiérarchies.
Cécilia Becanovic : Oui, temporairement, l’hypothèse selon laquelle notre ligne serait le fragment me plaît. Pourtant, cette question de ligne est aussi présente qu’embarrassante. Comment définir clairement un projet? Un objet en devenir? Si la ligne sous-entend à la fois l’unité et la continuité d’une programmation, cette question arrive sans doute trop tôt. Mais cela nous oblige à formuler des idées : ouvrir une galerie, c’est se choisir des axes, des points de vue, une atmosphère, un climat particulier. Ce que je sais déjà, c’est que la galerie est une manière de continuer le travail que je mène en tant que commissaire d’exposition indépendante: soutenir des artistes auxquels je crois, travailler en étroite collaboration avec eux, les suivre, montrer ce que j’aime, savoir en parler, donner envie. Un autre axe tout aussi important, c’est ce dialogue que l’on a ouvert ensemble, toi et moi. Discutant de chaque chose, profitant de chaque moment pour avancer, décider, agir, réaliser. Certaines choses doivent être posées, mais existons avec l’indispensable part d’imprévu, laissons nos espérances ou nos obsessions confuses faire leur chemin, et voyons comment nos goûts et nos expériences respectives nous guident et forgent des fantaisies qui nous ressemblent. Notre première exposition met l’accent sur la pratique de plusieurs femmes artistes que nous admirons toutes deux. C’est quelque chose sur lequel on nous attend, c’est quelque chose qui te tient à c?ur, pourtant, ce n’est pas le seul but ou le seul argument que nous ayons: nous cherchons aussi à inviter des étrangers visibles sur la scène internationale mais pas en France...
IA : Il me semble que l’on peut d’ores et déjà isoler certains de nos intérêts communs. De là à ce que cela constitue une « ligne »... Je crois plutôt qu’on fait les choses dans un certain « esprit », et il me semble que c’est cela que nous définissons avec notre premier projet. L’esprit de la galerie. Essayer d’aller contre les réponses toutes faites... Il y a eu cette journaliste qui m’a demandé quel « genre d’art » nous allions montrer, en essayant de me faire rassembler nos idées et les artistes que nous soutenons sous un seul terme. C’est comme si elle m’obligeait à faire un travail de critique d’art, à essayer de nommer ce que nous faisons. Il me semble que tant que nous sommes dans le « faire » justement, c’est difficile de qualifier quoi que ce soit. Peut-être qu’a posteriori on y arrivera. Le travail de critique et de commissaire d’exposition est important pour nous deux, et pourtant nous ne pouvons agir comme critiques vis-à-vis de notre propre travail : nous agissons plutôt comme des créateurs. C’est cela qui m’excite dans ce projet et qui fait que j’ai pu prendre la décision de monter cette galerie: la possibilité de créer. Sans se prendre pour des artistes évidemment, mais cette possibilité de créer, c’est la vraie liberté et le seul plaisir illimité que je connaisse. Il me semble que partager ce plaisir avec les artistes que nous soutenons, c’est une très bonne base pour commencer une galerie. L’envie... La volonté de ne pas aller tout droit, de prendre de multiples détours pour nourrir cette envie, avancer dans un mouvement en spirale et non linéaire. Pour moi, cela rejoint des considérations qui englobent la question du féminisme. Questionner toujours l’endroit où « naturellement » on nous propose d’aller. Faire des allers-retours. Ne pas avoir réponse à tout.
CB : Prendre cette idée du fragment comme point d’entrée pour notre première exposition, c’est une manière de travailler la mise en place du projet: le modèle de la galerie devient un objet singulier, au fil d’un parcours en plusieurs étapes. La conférence performée de Louise Hervé et Chloé Maillet le 9 septembre dernier à Belleville a été un moment clé, parce qu’elle accompagnait d’une belle façon la création de la galerie. Elles ont été à la fois des complices, des guides, des conteuses qui ont proposé les premiers éléments d’une histoire, d’un contexte, jusqu’à très concrètement jouer à ouvrir les portes de la galerie pour les premiers visiteurs. Après cela, il nous faut encore construire toute une structure capable de fonctionner et d’exister.
Paris, novembre 2009
A warm thank you to those who accompanied, supported and encouraged us in these very beginnings, and very special regards to:
/ Tous nos remerciements à celles et ceux qui nous ont accompagnées, soutenues, encouragées en ce début d’aventure, et particulièrement à :
Mathieu K. Abonnenc, Ahmed Aguerd, Evelyne & Bernard Alfonsi, Jean-Marie Alfonsi, Colette Barbier / Fondation d’entreprise Ricard, Paris, Laura Bartlett / Laura Bartlett gallery, London, Eric Baudelaire, Susanna Beaumont / Doggerfisher, Edinburgh, Yael Bensoussan, Dominique Blais, Elodie Bouedec, Thomas Boutoux + François Piron + Benjamin Thorel / castillo/corrales, Paris, Kate Briggs, Loïc Chambon, Valérie Chartrain, Nicolas Couturier, Jochen Dehn, Laurence Deleersnyder, Bertrand Derel, Guillaume Désanges, Axel Dibie, Alexandre Dimos & Gaël Etienne / deValence, Jérôme Dreyfus / AV France, Philippe Falgon, Michèle Fayard, Laurent Guy / La Maison Rouge, Paris, Louise Hervé & Chloé Maillet, Patrice Joly / 02, Joseph Kouli, Petra Kuipers / Motive Gallery, Amsterdam, Ludmilla Lencsès, Laure Leprince, Laurent Limoni, Yvan Lyko, Aurélien Mole, Benoît Moreau / Curator Studio, Charlotte Moth, Sophie N’guyen Buu Cuong, Kieu An Nguyen Duong, Henrikke Nielsen / galerie Croy Nielsen, Berlin, Giti Nourbakhsch / galerie Giti Nourbakhsch, Berlin, Jean-Baptiste Perrot, Elisa Pône, Michel Rein, Hannah Robinson + Laura Edbrook / MaryMary, Glasgow, Clément Rodzielski, Marion & Stéphane Souveton, Mathilde Villeneuve, Mélanie Vincent, Frédéric Wecker / Art21, Michael Wiesehöfer, galerie Michael Wiesehöfer, Köln, Jocelyn Wolff, Virginie Yassef, Raphaël Zarka.