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CATHERINE LARRÉ – ANTHÈSES

Exposition
Du 17/06/2022 au 11/09/2022
MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE CHARLES NÈGRE
Dans le cadre de la Biennale des arts de Nice, le Musée de la Photographie Charles Nègre consacre à l’artiste Catherine Larré une exposition intitulée « Anthèses ». La Galerie du Musée devient le terrain d’expérimentation de Catherine Larré, qui y met en scène l’épanouissement et le flétrissement de fleurs. Un véritable voyage au pays du spleen, dont le visiteur pourra tenter de percer les mystères.

Exposition réalisée en collaboration avec Pinault Collection et la Galerie Réjane Louin.

ANTHESES

nom féminin (grec anthêsis, floraison)

développement des organes floraux, depuis l’épanouissement jusqu’au flétrissement.

Catherine Larré collecte des images, souvent de sujets insignifiants, qu’elle archive pour former un catalogue dans lequel elle puise la matière première pour ses compositions. Elle y choisit des clichés, les détoure, les découpe, les altère, les colle, les superpose, les projette, les suspend pour constituer de fragiles et subtiles constructions qu’elle photographie. Dans les œuvres résultantes, baignées dans une atmosphère simultanément onirique et menaçante, il est souvent question d’enfance, de fluides, de dissolution des images, de perméabilité entre la réalité et la fiction. Elles illustrent pleinement le concept freudien d’Unheimliche, cette inquiétante étrangeté, ce malaise né d’une rupture dans la rationalité rassurante de la vie quotidienne. Au-delà de l’apparente joliesse de ses clichés, Catherine Larré laboure des terres plus profondes, nous parle de mort et de résurrection, de disparition et de réapparition, de transformation, de destruction et de reconstruction, de renouvellement et de perpétuation…

Tous thèmes relatifs au cycle de la vie et de la mort qui sont au cœur de la réflexion des grands mystiques…

Dans un premier temps, les corps et les paysages furent les matières premières des photographies de Catherine Larré. Des corps flottants ou suspendus, des corps malades, des corps qui deviennent pierre, des paysages recomposés, rêvés, et irréels, des scènes champêtres, envahissaient l’espace de l’image. Dans les années 2010, poursuivant son exploration des grands thèmes de la peinture, Catherine Larré engage un travail autour de la thématique florale.

Inquiétantes et poétiques, les photographies de la série « Rendre » révèlent des cadrages serrés de bas de visages d’enfants. Les bouches toujours ouvertes semblent soit ingérer ou régurgiter des fleurs déjà en cours de décomposition. Ambiguë es, ces bouches fleuries à la luminosité et la beauté surnaturelle évoquent l’enfance et les contes de fées, la beauté de la jeunesse et la mort, la respiration et notre dernier souffle.

Nous revient en mémoire le conte de Charles Perrault « Les Fées » dans lequel la fée offre un magnifique don à une jeune fille malheureuse dans sa famille « à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche ou une Fleur, ou une Pierre précieuse ».

Cette question de la disparition est également à l’œuvre dans la série « Mnésie », même si au premier regard elle semble plus interroger la picturalité et la mémoire.

Déjà très présente dans ses photographies plus anciennes, telles que les « Habillés », cette picturalité s’affirme dans cette nouvelle série. Catherine Larré s’empare des outils et des matériaux du peintre et s’autorise désormais à peindre directement sur les supports photographiques qu’elle a soit elle-même réalisés ou qu’elle se réapproprie telles que les images collectées de souvenirs de voyages ou de vie de famille. Les secondes prises de vue, réalisées grâce à des rétros projections révéleront les brillances et les traces de pinceaux. Les photographies, les fleurs et les efflorescences semblent renaître. Les références aux maîtres du passé sont nombreuses. L’écho avec les photographies des artistes pictorialistes du début du XXème siècle ou encore avec les scènes de genre et de paysage impressionnistes est sensible. L’influence de la peinture hollandaise du XVIIème siècle pour laquelle le bouquet de fleurs est appréhendé comme vanité, une représentation allégorique du temps qui passe, est prégnante.

Cette trituration de la matière photographique se poursuit dans les œuvres les plus récentes. Grâce à des procédés toujours physiques et gestuels (collages, altérations…) et non numériques, les images se recouvrent, se superposent, se dévoilent. Au delà de ces références artistiques, les photographies de Catherine Larré nous renvoient à notre condition de mortels et évoquent notre disparition : les photos banales sont promises à la destruction, les photos de famille avant d’être déclassées se parent de leurs plus beaux atours. L’artiste les maquille, les paillette, leur donne leurs dernières couleurs. Les fleurs retrouvent une dernière jeunesse avant de se faner définitivement.

Réjane Louin, Directrice de la Galerie Réjane Louin

Commissariat général de la Biennale des Arts : Jean-Jacques Aillagon
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Le Courage des Oiseaux

Exposition
Du 18/06/2022 au 24/09/2022
La Station
La Station propose une grande exposition collective avec une quarantaine d’artistes : un projet faisant écho à la Biennale des arts de Nice, qui explore les notions de pollinisation et de fertilisation.
Avec les artistes :
Frédéric Bauchet-Coquatrix, Gillian Brett, Baptiste Caccia, Marc Chevalier, Collection LGR, Claire Dantzer, Noël Dolla, Lena Durr, Quentin Dupuy, Isabelle Giovacchini, Aïcha Hamu, Hippolyte Hentgen, Sandra Lecoq, Ingrid Luche, Béatrice Lussol, Hildegarde Laszak, Coline Lou Ramonet, Zora Mann, Florent Mattei, Olivier Millagou, Nicolas H. Muller, Robin Oakes, Bruno Peinado, Laurent Perbos, Manuel Pomar, Isabelle Rey, Guilhem Roubichou, Omar Rodriguez Sanmartin, Karine Rougier, Lionel Sabatté, Ben Saint-Maxent, Erik Samakh, Mathieu Schmitt, Ian Simms, Sofi Urbani, Jean-Luc Verna, Rémi Voche, Taline Zabounian.

En écho à l’exposition Power Flower au 109, et à la Biennale des Arts à Nice dédiée aux fleurs, Le Courage des Oiseaux se penche par extension sur le rôle des artistes dans la dissémination des formes et des idées dans la société ; en montrant la force créatrice des artistes par l’intermédiaire de la figure desanimaux, des insectes, du vent, de l’eau… tous les moyens pour disséminer, propager, ensemencer notre environnent naturel ou professionnel.

Le vernissage de l’exposition aura lieu à l’occasion de l’ouverture de l’événement Eclairage Public #6 au 109.

VERNISSAGE Vendredi 17 juin à partir de 18h
EXPOSITION du 18 juin au 24 septembre 2022
OUVERTURE du mercredi au samedi de 14h à 19h

La Station remercie les artistes participant.e.s, ainsi que les galeries :
Air de Paris, Ceysson & Bénétière, Circonstance Galerie, Espace à vendre, Galerie Catherine Issert, Galerie Eva Vautier, Sémiose, Sultana, Super Dakota.

Exposition réalisée par La Station avec le soutien de la DRAC PACA et du 109.
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NICK KNIGHT – ROSES FROM MY GARDEN

Exposition
Du 11/06/2022 au 25/09/2022
MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE CHARLES NÈGRE
Présentée dans le cadre de Fleurs !, Biennale des arts de Nice, cette exposition de Nick Knight regroupe une sélection complète de 40 œuvres de la série Roses from my Garden, présentées toutes ensemble pour la première fois depuis la création de la série.
« Avant tout, c’est juste une conversation entre moi et la rose. Mon travail de créateur d’images n’est pas seulement de vous montrer ce que vous pouvez voir, mais de vous montrer ce qui n’existe pas. La meilleure image est l’expression de l’esprit de l’artiste ». Nick Knight

Consacrée à la rose, qu’il photographie depuis 1993, la série Roses From My Garden commencée il y a 7 ans, est le fruit d’un long et intime processus de création d’images. Englobant la brève vie et la décomposition de la fleur, les roses de Nick Knight sont imprégnées d’une beauté mélancolique qui fait référence à la tradition de la peinture de nature morte hollandaise et flamande des XVIIe et XVIIIe siècles d’une manière fondamentalement moderne.

Pour chaque image, Nick Knight cueille et agence des roses de son jardin, puis les photographie en lumière naturelle à l’aide de son iPhone. En plus de les éditer et de les publier via Instagram, Knight travaille les images via un logiciel utilisant l’intelligence artificielle. En remplissant l’espace entre les pixels, les images sont manipulées pour souligner les qualités picturales des fleurs elles-mêmes et devenir des représentations numériques des photographies originales. Agrandi et imprimé à une échelle comprise entre 6 et 8 pieds, Knight retouche les tirages avec un crayon Chinagraph pour apporter d’autres modifications, en travaillant sur la netteté des bords de l’image. Les œuvres finales se situent dans une nouvelle dimension entre peinture et photographie, présentant un nouveau langage innovant de création d’images



Saturday 8th August, 2015 © Nick Knight
Biographie

Nick Knight est l’un des plus influents et plus visionnaires créateurs d’images au monde. Il est le fondateur et le directeur de SHOWstudio.com, un site de films de mode primés.

Défiant constamment les notions conventionnelles de beauté, il est célèbre pour ses collaborations créatives révolutionnaires avec des designers de premier plan tels que Yohji Yamamoto, John Galliano et Alexander McQueen.
Nick Knight a produit des campagnes publicitaires pour des clients comme Burberry, Chanel, Fendi, Christian Dior, Lancôme, Swarovski, Tom Ford, Calvin Klein et Yves Saint Laurent.
Il entretient des relations créatives de longue date avec divers musiciens, produisant des vidéoclips primés pour Björk, Lady Gaga ou Kanye West.
Son premier livre de photographies Skinheads, publié en 1982, a remporté un prix D&AD en 1996. Depuis, il a produit Nicknight, une rétrospective de douze ans, Flora, une série de fleurs et de plantes d’un herbier du Natural History Museum, et Nick Knight, une monographie rétrospective publiée par Harper Collins en 2009.
Son travail a été exposé dans le monde entier par diverses prestigieuses institutions dont la Tate Modern, le Victoria & Albert Museum, la Saatchi Gallery, la National Portrait Gallery, le MoMA, la Gagosian Gallery et Albion Barn.
En 1993, Nick Knight réalise Plant Power, une installation permanente pour le Natural History Museum de Londres qui sera exposée pendant 15 ans.
Nick Knight a lancé SHOWstudio en 2000, dans le but, selon ses propres mots, de « montrer l’ensemble du processus de création, de la conception à la réalisation ». SHOWstudio, pionnier du film de mode, est désormais reconnu comme la force motrice de ce média. Depuis sa création, SHOWstudio a travaillé avec les cinéastes, les écrivains et les personnalités culturelles les plus influentes pour créer un contenu en ligne visionnaire résultant de l’image en mouvement, de l’illustration, de la photographie et de l’écrit.
Nick Knight vit avec sa femme à Londres. Il a été décoré de l’OBE (L’ordre de l’Empire britannique) en 2010 pour ses services aux arts. Il est professeur honoraire à l’University of the Arts London et a obtenu un doctorat honorifique de la même université.

Commissariat de l’exposition : Bex Cassie, Associate Director of Nick Knight’s Archive

Commissariat général de la Biennale des Arts : Jean-Jacques Aillagon

Exposition réalisée avec le soutien mécène
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VITA NUOVA. NOUVEAUX ENJEUX DE L’ART EN ITALIE 1960-1975

Exposition
Du 14/05/2022 au 02/10/2022
Le MAMAC – Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain
Pour la première fois en France depuis 1981, le MAMAC présente un grand projet dévolu à la scène artistique italienne de 1960 à 1975.
« Vita Nuova. Nouveaux enjeux de l’art en Italie. 1960-1975 » offre un regard inédit sur une scène artistique majeure et propose de faire découvrir l’extraordinaire vivacité de la création artistique en Italie entre 1960 et 1975 dont la diversité reste très peu connue en France à l’exception de celle des artistes de l’Arte Povera.

L’Italie a connu une période particulièrement fertile et exceptionnelle du début des années 1960 jusqu’au milieu des années 1970 indissociablement liée à la richesse du cinéma et de la littérature de ces années.
Paradoxalement, depuis l’exposition qui s’est tenue au Musée national d’art moderne-Centre Pompidou à Paris en 1981 « Identité italienne. L’art en Italie depuis 1959 », dont le commissariat était assuré par Germano Celant (1940-2020), il n’y a pas eu en France de grand panorama de cette scène artistique pourtant remarquable.

Commissariée par Valérie Da Costa, historienne de l’art, spécialiste de l’art italien, cette exposition comble ce manque historique et propose un regard inédit sur ces quinze années de création de 1960, qui correspond aux premières expositions d’une nouvelle génération d’artistes (nés entre les années 1920 et 1940), actifs à Gênes, Florence, Milan, Rome, Turin, à 1975, année marquée par la mort tragique de l’écrivain, poète et réalisateur Pier Paolo Pasolini (1922-1975).

Cette génération d’artistes propose de nouvelles manières d’appréhender et de faire de l’art ; elle illustre ainsi une forme de vita nuova (« vie nouvelle »), titre emprunté au livre éponyme de Dante (Vita Nova) qui tout en étant une ode à l’amour affirme une nouvelle manière d’écrire, qui marque l’art italien de cette période et contribue à faire sa reconnaissance internationale.

Au cours des années 1960 et 1970, la transformation de l’Italie (industrialisation, société de consommation, instabilité politique…) engage de nouveaux modes de représentation. C’est ce contexte historico-politique qui est l’arrière-plan de l’exposition qui adopte un point de vue résolument thématique et s’organise autour de trois grands ensembles : Une société de l’image, Reconstruire la nature, Mémoires des corps qui sont envisagés de manière poreuse et transversale afin de montrer la circulation des artistes, des formes et des idées entre des enjeux visuels, écologiques et corporels.

L’exposition s’attache à faire découvrir un paysage artistique diversifié, non exhaustif, composé d’un choix d’artistes pour certains oubliés de l’art italien (notamment les artistes femmes) dont l’œuvre est exposée pour la première fois en France et récemment redécouverte dans leur pays.
Pensée de manière pluridisciplinaire, « Vita Nuova » explore les liens qui se sont établis à la même période entre la création visuelle, le design, le cinéma.

L’exposition présente 56 artistes, dont de nombreuses artistes femmes, à travers un choix de 120 œuvres et documents d’archives issus de collections publiques et privées italiennes et françaises.

Artistes : Carla Accardi, Vincenzo Agnetti, Franco Angeli, Giovanni Anselmo, Archizoom, Michelangelo Antonioni, Gianfranco Baruchello, Tomaso Binga, Irma Blank, Alighiero Boetti, Marisa Busanel, Pier Paolo Calzolari, Lisetta Carmi, Elisabetta Catalano, Mario Ceroli, Claudio Cintoli, Gino De Dominicis, Luciano Fabro, Federico Fellini, Giosetta Fioroni, Rosa Foschi, Piero Gilardi, Giorgio Griffa, Alberto Grifi, Laura Grisi, Gruppo Strum, Paolo Icaro, Jannis Kounellis, Ketty La Rocca, Maria Lai, Sergio Lombardo, Renato Mambor, Lucia Marcucci, Titina Maselli, Fabio Mauri, Eliseo Mattiacci, Marisa Merz, Mario Merz, Franco Mazzucchelli, Ugo Nespolo, Luigi Ontani, Giulio Paolini, Claudio Parmiggiani, Pino Pascali, Luca Maria Patella, Pier Paolo Pasolini, Giuseppe Penone, Marinella Pirelli, Michelangelo Pistoletto, Carol Rama, Mimmo Rotella, Mario Schifano, Ettore Spalletti, Gerry Schum, Cesare Tacchi, Gilberto Zorio.

L’exposition est réalisée en partenariat avec la Villa Arson à Nice qui invite du 11 juin au 28 août 2022 une plus jeune génération dont les œuvres contemporaines résonnent avec les idées utopiques de leurs aînés dans l’exposition « The future behind us. L’art italien depuis les années 1990 : le contemporain face au passé ». Commissariat Marco Scotini.

« Vita Nuova. Nouveaux enjeux de l’art en Italie. 1960-1975 » fait partie de la programmation culturelle européenne de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.

Un parcours en trois temps
Une société de l’image
Au cours des années 1960 et 1970, la transformation de l’Italie (miracle économique, industrialisation, société de consommation, instabilité politique) engage de nouveaux modes de représentation.
Le cinéma italien connaît son âge d’or. Rome, avec Cinecittà, est nommée « Hollywood on the Tiber ». Les stars de cinéma entrent dans l’espace de la toile et les artistes utilisent le cinéma dans leurs oeuvres.
L’image de la femme, la publicité, la télévision, le cinéma, l’héritage artistique de l’Antiquité et de la Renaissance, mais aussi la ville contemporaine, la question de la sexualité et celle du genre deviennent des sujets qui sont explorés.
Cette effervescence est contrebalancée à la fin des années 1960 par une tension politique et sociale accrue (événements du printemps 1968, grèves de l’automne 1969, attentat de la Piazza Fontana en décembre 1969, coup d’état Borghèse en 1970…) suscitant de nombreuses réactions parmi les artistes.

Reconstruire la nature
C’est à Pino Pascali que le thème de la « reconstruction de la nature » (« ricostruzione della natura ») est emprunté, lui qui en a affirmé la libre interprétation dans ses oeuvres.
Dans ce monde fortement industrialisé, l’heure est à une prise de conscience des excès de la société de consommation. La nature apparaît alors comme une ressource et un sujet central pour certain.e.s artistes qui, cherchant une forme de décroissance, créent avec elle.
Ils.elles réalisent diverses actions filmées qui interagissent avec les éléments naturels (vent, soleil, terre, sable, eau…) ou encore l’interprètent avec des matériaux primaires ou artificiels pour concevoir des sculptures et des installations qui recréent la nature dans sa plus stricte élémentarité.
Dans ces années, artistes et designers partagent un intérêt commun pour les formes de la nature revisitées ; il s’agit de faire entrer l’art dans la vie.

Mémoires des corps
« Ce qui toujours parle en silence, c’est le corps » (« Ciò che sempre parla in silenzio è il corpo »), écrivait Alighiero Boetti. La sculpture est la mémoire, la trace du corps comme la peinture est celle du geste.
Au début des années 1970, en Italie, nombre d’artistes utilisent leur corps comme un élément de référence, de mensuration, de travestissement, de performance et non comme un seul matériau avec lequel interagir, à la différence des enjeux spectaculaires et exhibitionnistes de l’art corporel.
Les oeuvres naissent à partir du corps ou en évoquent sa mémoire dans une perspective plus conceptuelle.
Le corps est aussi un objet politique qui interroge le genre et l’histoire dans une approche performative qu’elle soit personnelle ou collective. Pour certains artistes, cette expérience participative s’ouvre à l’espace public dans le but de faire un art social.
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ESPACES POSSIBLES

Exposition
Du 18/06/2022 10:00 au 15/10/2022
Le 109
Espaces Possibles, une exposition du forum de l’urbanisme et de l’architecture

Les tiers-lieux sont dans l’actualité. Pour autant, savons-nous vraiment ce qu’ils sont et quel rôle peut être dévolu à l’architecte dans la mise en forme de ces nouveaux espaces de collaboration et de sociabilité ?


Le Forum se fixe deux objectifs avec Espaces possibles, une exposition initialement pensée par le WAAO (centre d’architecture et d’urbanisme à Lille) et approfondie pour sa présentation à Nice : donner à voir et à comprendre ce qu’est de façon générale ce mouvement des tiers-lieux, mais aussi esquisser des scénarios pour mettre la réflexion architecturale au coeur de projets innovants de mutations patrimoniales et d’usages. La multiplication des fablabs, makers, espaces de coworking, cafés associatifs et autres espaces partagés concerne tout un chacun en tant qu’habitant, usager ou encore citoyen engagé dans un projet collectif. Pour s’orienter dans un foisonnement d’expériences, Espaces possibles aide à y voir clair par un inventaire descriptif des situations en présence, des projets et actions qui les animent et des typologies d’espaces qui ont pris forme. Elle aide aussi à voir plus loin en interrogeant la façon dont ce mouvement de société en faveur des tiers-lieux peut se décliner avec une véritable pensée architecturale, par un travail mené avec des architectes niçois comme avec des acteurs locaux de ces nouvelles pratiques collectives à l’oeuvre dans les tiers-lieux. Plus qu’une simple exposition, Espaces possibles est donc un point de rencontre et un laboratoire d’idées qui trouve son inspiration et propose des scénarios d’action dans les lieux-mêmes où il installe ses quartiers : un 109 en devenir, dont le Forum est lui-même un des animateurs.

Forum d’Urbanisme et d’Architecture:

Le 109 / accès aux expositions par le 89, route de Turin – Nice

expositions ouvertes au public du lundi au vendredi de 13.00 à 17.00

matinées réservées aux scolaires et aux médiations / ouvertures exceptionnelles en soirée ou les week-ends selon calendrier

visites commentées et actions pédagogiques : forum@ville-nice.fr
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Exposition ARBORETUM - l’arbre comme architecture

Exposition
Du 18/06/2022 13:00 au 15/10/2022
Le 109
Arboretum, une exposition du forum de l’urbanisme et de l’architecture

Le Forum d’Urbanisme et d’Architecture donne périodiquement rendez-vous autour de la question du paysage — une thématique qui prend un relief particulier à Nice qui, avec la proximité de la nature à ses marges, avec la mer ou la montagne où que le regard se porte, est un palimpseste de la rencontre entre ville et nature. C’est à nouveau le cas avec "Arboretum", réflexion sur l’arbre comme architecture présentée et adaptée conjointement avec arc en rêve centre d’architecture, initiateur de cette exposition.


Elle propose une flânerie dans une forêt métaphorique peuplée de vingt-sept situations particulières puisées dans l’histoire du XIXe siècle aussi bien que dans les icônes du XXe siècle ou parmi les créations les plus actuelles. Elle donne la parole aux architectes, mais aussi aux paysagistes, aux artistes ou aux bibliophiles, et documente un répertoire universel de moments singuliers dans lesquels l’arbre comme forme et paradigme dialogue d’égal à égal avec l’architecture. Tout, dans le sous-titre de l’exposition, est donc bien dans le distinguo entre l’arbre comme architecture et l’arbre et l’architecture (un questionnement, lui, déjà maintes fois exploré) : on illustre ici les multiples possibilités d’une conversation fertile entre construction humaine et "construction" naturelle, vues toutes deux comme des génératrices de formes, d’échelles, de sens et de sensations. Arbres et architecture non seulement coexistent, mais ils co-construisent ce monde sensible qui est le nôtre.En cet été niçois de la Biennale des arts 2022 consacrée aux fleurs, le Forum passe ainsi de la tige au tronc, et de la corolle au feuillage, pour repousser le "plafond de vert".

Forum d’Urbanisme et d’Architecture:

Le 109 / accès aux expositions par le 89, route de Turin – Nice

expositions ouvertes au public du lundi au vendredi de 13.00 à 17.00

matinées réservées aux scolaires et aux médiations / ouvertures exceptionnelles en soirée ou les week-ends selon calendrier

visites commentées et actions pédagogiques : forum@ville-nice.fr

© Pablo Léon de la Barra
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Every day is Saturday Tom Wood

Exposition
Du 18/06/2022 au 16/10/2022
Centre de la photographie de Mougins
Commissariat : Jérôme Sother, François Cheval et Yasmine Chemali

Exposition coproduite avec Le Centre d’Art GwinZegal, Guingamp

Cette exposition fait partie de la programmation des Rencontres d’Arles dans le cadre du Grand Arles Express.

Celui qui se met en quête d’infini ou de transcendance ne trouvera pas son lot au milieu de voyages en bus, à la sortie du stade, à l’embarcadère de la Mersey ou dans les vestiaires des chantiers navals. Quant à celui qui recherche une logique déterministe, un propos sociologique et politique de l’Angleterre, il pourra trouver ça et là des informations visuelles sur une période et un espace déterminés. Grâce à Tom Wood, on échappe aux stéréotypes auxquels une certaine photographie documentaire britannique nous a habitués.
L’œuvre forte de plusieurs séries, désormais « historiques », nous plonge dans l’atmosphère de l’Angleterre thatchérienne et post-thatchérienne. Depuis longtemps déjà, un vent mauvais avait commencé à souffler sur Liverpool. Et, au moment où Tom Wood intervient, il souffle encore, brutal. Une suite d’événements, comme la fermeture des chantiers navals, qui en s’ajoutant et se répétant, dresse un tableau cohérent d’un univers particulier, d’une époque, une guerre de classe, dont il ne restera bientôt plus que quelques traces et des portraits d’une rare noblesse, des portraits débarrassés du pathos héroïque. Il n’a jamais été facile pour la photographie de sortir de l’héroïsation. À trop vouloir ériger en attitudes allégoriques, donc irréelles, la condition humaine, la photographie a parfois instrumentalisé le malheur et les peines. Elle a, de fait, sous-évalué les singularités, souvent plus porteuses de sens. Dans la volonté d’affirmer des principes photographiques, vouloir contracter une alliance « morale » avec une communauté de « petites gens », avec « le petit peuple », relève encore du défi et même de la provocation. Ce défi, Tom Wood l’a relevé sans discontinuité libérant l’empathie photographique du purgatoire où elle végétait.

Biographie

L’Irlandais Tom Wood (né en 1951) prend des photographies presque tous les jours. Après avoir étudié les beaux-arts à l’école polytechnique de Leicester de 1973 à 1976, il s’installe avec sa famille dans le Merseyside en 1978. Fasciné par le cinéma expérimental, il prend alors le parti de la photographie qu’il découvre seul. Un autodidacte donc qui restera fidèle à la chimie, au papier et à la chambre noire, un expérimentateur forcené de la technique, de la plus simple à la plus élaborée (du film périmé au panoramique).
C’est muni d’un Leica 35 qu’il arpente Liverpool et les rives de la Mersey entre 1978 et 2001 et prend le parti de dresser un portrait de la ville et de ses habitants : rues, pubs, clubs, marchés, chantiers, parcs ou encore stades de football. Ce portrait sans arrière-pensées des couches populaires au milieu des grandes friches industrielles et des terrains vagues configure un œuvre sans égal dans la photographie contemporaine.

Le travail de Tom Wood a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles. En France, il a été montré dans des festivals, dans le cadre de la Galerie Sit Down ou encore au Centre photographique GwinZegal de Guingamp (2012) et au Château d’Eau à Toulouse (2005). Ses œuvres ont rejoint les collections du MoMA et de l’ICP à New York, de l’Art Institute of Chicago et du Victoria & Albert Museum à Londres. En 2002, Tom Wood a reçu le « Prix Dialogue de l’Humanité » aux Rencontres d’Arles.
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JAIMES Exposition collective avec Marina De Caro, Kapwani Kiwanga, Hana Miletic, Aurilian, Katrin Ströbel, Tadáskía et Ashes Withyman.

Exposition
Du 24/06/2022 au 16/10/2022
Friche la belle de mai
AIMES est un titre affirmatif et hybride où le "Je" parle au "Tu" du besoin de l’autre pour se constituer et dévoiler des mécanismes d’interdépendance entre matières et émotions.

L’exposition JAIMES rassemble diverses énergies et manipulations expérimentales à travers des pratiques plastiques pensées en tandem et associées à de véritables filtres et assemblages symbiotiques.

JAIMES porte son attention aux processus de création, aux environnements sociaux et politiques dans lesquels les artistes inscrivent leurs recherches, leurs supports, leurs traits, leurs lignes, leurs couleurs et leurs formes.

Dans son ouvrage Proliférations, l’anthropologue et autrice Anna L.Tsing parle de « résurgence », une idée fondatrice de cette exposition. La polysémie de ce terme, qui exprime à la fois la ou les vies possibles, les fertilités, les reconstitutions, les renaissances et réapparitions, entraîne au sein de l’exposition de fabuleux maillages et équilibres précaires.

Que ce soit par la gouache, le fusain, le crayon sur papier, ou par un système prolifique de câbles et de cristaux de sel d’alun de potassium portés à ébullition, les artistes Marina De Caro et Aurilian mettent en avant les fragilités et les émotions de l’âme. Les dessins politisés et performatifs de Katrin Ströbel et Tadáskía habitent quant à eux les espaces d’écritures sensibles du présent en réponse à des sentiments ambigus du passé ; des passages transitoires ou chorégraphies dédiés à envisager le futur autrement. Des jeux de corporalités et des expérimentations de méthodes de recherches viennent s’assembler et créer des écarts de sens indispensables aux interprétations subjectives, donnant une véritable place aux imaginaires et à leurs représentations. Dans son travail, Ashes Withyman nous offre des échantillons de communications maladroites qu’il entretient avec les arbres à l’occasion d’exercices d’immersions visuelles dans les forêts, les montagnes, les bords de canaux et les terrains en friche. Hana Miletic, très attentive à ce qui l’entoure, tisse d’après photographies une large documentation d’éléments de réparations provisoires qu’elle trouve dans les espaces publics, comme notamment les bouts de scotch sur des carrosseries de voitures, ou bien les bâches de travaux ingénieusement raccommodées. La reproduction des « patchs » pour lesquels l’artiste voue un temps illimité à l’aide de son métier à tisser, fait écho au temps long et dérisoire que Kapwani Kiwanga passe, filmée de dos, à nettoyer un feuillage de bord de route en Tanzanie, pour en faire réapparaître son vert chlorophylle ; une attention simple redonnant souffle au végétal essentiel à la vie.

JAIMES initie un dialogue fécond entre des artistes partageant une nécessité commune d’envisager des formes d’optimisme, de soin, d’espoir comme de réelles sources nutritives exceptionnelles présentes sous nos pieds et devant nos yeux. Une émulation qui laisse circuler les perceptions, les agitations et les flux où les artistes fabriquent entre elleux coutures et surpiqures délimitant des zones de joie passagères face à des zones de doutes éternels.

« À l’extérieur de la maison entre les forêts et les champs, la générosité n’est pas encore épuisée . »*

Marie de Gaulejac

*Anna L. Tsing, Proliférations. Préface d’Isabelle Stengers. Trad. de l’anglais (États-Unis) par Marin Schaffner. Wildproject, p.128
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NEWTON, RIVIERA

Exposition
Du 17/06/2022 au 13/11/2022
NMNM-Villa Sauber
Helmut Newton
Woman examining man, Calvin Klein, American Vogue, Saint-Tropez, 1975
© Helmut Newton Foundation

Le titre de l’exposition circonscrit clairement une géographie, celle de la Côte-d’Azur jusqu’à Bordighera, en Italie, que Helmut Newton a photographiée depuis les années 1960, jusqu’à sa disparition au début des années 2000. « Newton, Riviera » est ainsi prétexte à explorer différemment l’œuvre d’un photographe majeur du XXe siècle, à travers des images désormais célèbres, comme d’autres rarement présentées au public.

« J’aime le soleil ; il n’y en a plus à Paris », aurait déclaré Helmut Newton à l’officier monégasque en charge d’instruire son dossier. Nous sommes en1981, Newton a soixante et un an et il s’est imposé au fil de séries audacieuses, repoussant sans cesse les limites de l’acceptable, comme un des plus grands photographes de mode de sa génération.

Son installation à Monaco n’a rien d’une retraite, bien au contraire. Cette période qui court de 1981 à 2004 (date de sa mort) est une des plus prolifiques et, sans conteste, la plus libre de sa carrière. Monaco offre à Newton un cadre original à ses photographies de mode. Il a utilisé les chantiers de construction de la ville comme décors pour des campagnes de maisons de haute couture et le garage de son immeuble pour plusieurs séries mode.

C’est là aussi qu’il réalise de très nombreux portraits de beautiful people, que ceux-ci aient élu domicile à Monaco ou qu’ils y soient de passage. Il portraiture également les danseurs des Ballets de Monte-Carlo et la famille princière. À Monaco, Newton s’essaye enfin au paysage – un genre photographique qu’il n’avait pas abordé jusqu’alors – et développe une de ses séries les plus personnelles, « Yellow Press », images étranges, d’un glamour inquiétant, inspirées de scènes de crime.

Si l’exposition s’intéresse particulièrement à cette période, elle rappelle aussi les liens anciens de Newton avec la Riviera. Se devine ainsi, au fil de 280 photographies, un Newton solaire portant un regard à la fois ironique et fasciné sur un mode de vie élégant et facile, un monde d’apparences et de faux-semblants, dont il était à la fois l’acteur et le témoin privilégié.

« Newton, Riviera » donnera lieu à un catalogue co-édité par le NMNM avec Gallimard reproduisant l’intégralité des photographies exposées et de nombreux textes et entretiens signés par les commissaires de l’exposition, Matthias Harder et Guillaume de Sardes, ainsi que : Ivan Barlafante (directeur du Studio Fabio Mauri à Rome), Alain Fleisher (artiste plasticien, cinéaste et écrivain), Simone Klein (experte et historienne de l’art spécialiste de la photographie), Jean-Christophe Maillot (chorégraphe-directeur des Ballets de Monte-Carlo), Charles de Meaux (artiste plasticien et réalisateur), Edouard Merino (fondateur de la galerie Air de Paris et collectionneur), Catherine Millet (critique d’art et écrivaine), Jean-Luc Monterosso (fondateur de la Maison Européenne de la photographie à Paris et directeur artistique du Contemporary Image Museum à Chengdu), Paloma Picasso (designer de mode) et Philippe Serieys (ancien assistant de Helmut Newton).

Commissaires de l’exposition : Guillaume de Sardes & Matthias Harder
Scénographe : Christophe Martin
Exposition présentée en collaboration avec la Helmut Newton Foundation, Berlin
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JEAN DUBUFFET HUMEURS VENÇOISES

Exposition
Du 30/06/2022 au 13/11/2022
MUSÉE DE VENCE / FONDATION EMILE HUGUES
Jean Dubuffet à vécu et travaillé à Vence de 1955 à 1961, puis y a séjourné régulièrement jusqu’en 1966. Ce n’est pas la proximité de la mer qui attira Jean Dubuffet mais l’intérieur des terres. A sa façon, il est du côté de l’humus, du sol, des herbes, des plantes, de tout ce qui relève du vivant et du métamorphique, curieux de percer le mystère de la nature.

Observateur attentif du paysage montueux et de toutes les strates des couches sédimentaires qui le constituent, Dubuffet prenait plaisir à déambuler sur les chemins de l’arrière-pays vençois, au milieu de la végétation basse et des pierres calcaires blanches qui le tapissent.

De cette époque, son œuvre s’est grandement et diversement nourrie, comme en témoigne l’exposition qui lui est consacrée au Musée de Vence..
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